Mécaniques Sauvages

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Une escouade de la garde républicaine se penche au-delà le parapet dès l’aube (heure zéro), plisse les yeux contre la diffraction des dernières brumes matinales tandis qu’une partie du groupe replie les tentes du bivouac. À ceux postés en vigie, les mains gantées crispées au contact de la pierre (mais pas seulement), on pose des questions — Alors ? Que font-ils ? Que font les phalangistes ? On demande aussi au radio affairé sur son poste ce que dit le commandement : j’entends rien, j’entends mal, s’énerve-t-il, c’est brouillé, et les codes Morse sont bourrés d’erreurs (ça crépite animal sous la galène, ça crache).

En arrière, quelques dizaines de mètres en contrebas coté pénombre, Lutecia surprend par son calme, sa banalité : premiers klaxons, premières chansons "marche arrière" des livraisons ; un claquement de talons hauts résonne dans la gorge des rues passantes ; les appartements conjurent ici et là le bleu aux fenêtres de leur incandescence domestique, certaines tours tutoient même le front de la muraille et s’autorisent le feu du jour.

Alors ? Alors ? Un sniper se poste sur le promontoire des antennes relais ; le radio fait répéter des suites numériques dans le bruit blanc ; on s’équipe de visières et lunettes devant le disque d’Amon — Vous sentez pas de l’air ce matin ? Et ces brumes ? Sont épaisses, non, c’est normal ? On s’en fout, casse le vigie : en bas, à l’extérieur, des transports de troupes roulent au pas hors de leur propre camp (bâches blanches, tentes blanches, containers blancs), immédiatement suivis par les machines-armures aux couleurs fluctuat nec […]

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