Vers la Défense

À quel moment c’est parti en vrille, interroge le collègue M&O, qu’est-ce qu’on a foutu ? Jaz se tasse côté passager, pas complètement capable de penser ; juste d’enregistrer les figures gesticulantes groupées autour du siège, barres de fer, cailloux, plaques tôlées vertes et blanches du BTP. Elles lèvent le poing, forment une nasse qu’elles referment sur les véhicules de M&O. Maintenant, il faut percer le corps manifestant au moment où sourdent les mots de révolte. La grêle déforme l’habitacle, étoile les pare-brises. Seules les voitures cœur de cortège s’en sortent avec quelques rayures mineures. À la périphérie de la scène, Jaz pense déceler les coutures du Topos, fixe de longues secondes la lumière indirecte d’Amon cueillir du sable à l’arrête des immeubles pour le pulvériser ensuite en longs segments obliques. Puis l’ombre gâche tout en préférant l’occulte du béton.

Où doit-on parquer tout ça ? Jaz consulte son ordre de mission, encore distrait ou sonné : porte Ouest, vers la Défense. La partie fortifiée du tertiaire. Ça grogne à gauche : on va s’en cogner, des aller-retours jusqu’au siège avec ce bordel. Jaz ne répond rien, […]

Ce texte n'est disponible qu'au format imprimé. Outre que cela ne ferait certainement pas plaisir à l'éditeur, un texte édité est toujours plus intéressant que la matière brute sortie de la tête de son auteur. Plus propre. Purgée de toute coquille.