Isobel (Prologues)

Climatisation zélée, excès de néon, la salle de réunion parfaitement générique souffre de cette absence de style propre aux bâtiments du siècle. Les chaises font un peu mal aux lombaires. On tourne une nouvelle feuille du paper board, allume l’intuable téléscripteur. Les cadres se tortillent un peu, cherchent une assise ou vérifient discrètement leur nœud de cravate. Certains ne font qu’entrer dans la pièce. Une femme joue du stylo entre ses doigts. Elle est frigorifiée par la clim’. L’aile du bâtiment orientée Est empêche l’absorption de toute chaleur.

À distance respectable, deux-trois chaises avant le fond, Isobel (soit la femme au stylo) relit ses notes : il est toujours possible qu’on lui pose une question piège ; c’est purement aléatoire lors de ce petit rituel d’encadrement. Celui-là de la Direction s’étonne des chiffres ; celui-ci martèle qu’une action est nécessaire. Le dernier s’extasie sur le caractère carrément révolutionnaire de leur dernier projet.

Isobel fait taper la tête du stylo contre la table, impatiente ; le stagiaire en est encore à brancher les câbles du téléscripteur. Son maître n’est pas encore arrivé. Eux représentent la […]

Ce texte n'est disponible qu'au format imprimé. Outre que cela ne ferait certainement pas plaisir à l'éditeur, un texte édité est toujours plus intéressant que la matière brute sortie de la tête de son auteur. Plus propre. Purgée de toute coquille.