Passé lointain 1 : apparatus

Le monde n’a pas de centre, pas de bord — C’est noté sur les cartes, dit-on.

Amon bien faible sur le plat du sable brûle au rouge glacé l’atmosphère, l’air autour et les gaz au-delà jusqu’au fond du monde plongés dans la post-combustion.
Un homme rouge marche là-dedans décidé, marche vers un groupe tribal de fondateurs depuis le nord pétrole, mais nous ne le connaissons pas ; personne ne survit seul dans le désert si longtemps. L’étranger ne montre ni signe de paix, ni autre hostilité qu’une détermination indexée au pas long, rapide, à peine amorti par le sol meuble. Sa marche dit : je sais ce que je cherche. Je sais ce que je veux.

Survivalistes de nature, certains penchent leur corps bras ouverts dans le vain espoir de couvrir l’apparatus — Est-ce sa machine, demande-t-on naturellement ? Ça pourrait, répond quelqu’un. Qu’est-ce qu’on fait, s’inquiète un autre ? Entre les toiles mal tendues et les semblants de maçonneries, le chef non identifié garde un silence pénétré.

La machine, en revanche, ils savent très bien de quoi il en retourne : dernier lien avec l’ancien monde, la perdre signifierait perdre tout espoir. Un cube acier brossé, sans marque ou relief, aux mécanismes intriqués (ça paraît précis) enchâssés dans de plus larges ensembles ; […]

Ce texte n'est disponible qu'au format imprimé. Outre que cela ne ferait certainement pas plaisir à l'éditeur, un texte édité est toujours plus intéressant que la matière brute sortie de la tête de son auteur. Plus propre. Purgée de toute coquille.