Monomachine 10

Remontant par la travée la colonne des chars alignés deux par deux dont les canons de trente-cinq pointent vers les horizons identiques de l’Ouest et de l’Est, Monomachine rythme la pesanteur tombée sur la route des Pierres, sa silhouette drapée par intermittence du trench militaire qui oscille plus qu’il ne flotte ; lourd, le pas claque avec autorité, pulvérise le gravier sous la botte — Amon rougeoit — et, si les blindés rapetissent le chef, la détermination inhumaine gomme les effets rassurants de l’effet d’optique : la menace n’est pas dans le canon mais l’androïde. Oh, Monomachine existe, il existe bien.

De leur côté, les loyalistes — car il ne s’agit plus de tant de discuter de république que d’allégeance — malgré leur nombre ou l’équipement plus imposant, le savent aussi bien que les jeunes paramilitaires d’en face : on dit de Monomachine qu’il saurait à lui seul faire tomber le régime par des armes qui ne portent pas de nom ; […]

Ce texte n'est disponible qu'au format imprimé. Outre que cela ne ferait certainement pas plaisir à l'éditeur, un texte édité est toujours plus intéressant que la matière brute sortie de la tête de son auteur. Plus propre. Purgée de toute coquille.