Jaz 8

Isobel, plus ponctuelle, se garde d’Amon contre la face nord d’un pilier planté sur l’esplanade, lieu par ailleurs dégagé de toute construction qui gâcherait la capture du jour dans sa pierre — points de mica, éclats de quartz — Jaz lui sourit, ils s’embrassent.
—Je préfère ton régime en demies journées.
—Ne crie pas victoire, je retourne demain sur un terrain d’anomalie.
—Ah, j’ai vu passer le dossier ; ils te l’ont refilé ? Moue contrite pour réponse.
Ils traversent la place vers l’autre rive, passent l’arc des rails de tramway et, s’engouffrant sur Aboukir, gagnent une modeste table où ils ont leurs habitudes. C’est un peu plus grand qu’une échoppe, décrirait Jaz, plus petit qu’un restaurant bien fréquenté, complèterait Isobel. C’est plus digne qu’un rade, donc, mais nécessite pourtant de l’éclairage à midi. Nous envions ces coupures dans l’usure tendue du travail. Isobel aussi, dès le milieu du déjeuner, retourne cette respiration pour en observer les bords : si nous les laissions faire, ils nous feraient travailler sans pause puis, plus tard, nous demanderaient gentillement si nous pourrions céder quelques fins de semaine ; un dimanche par-ci, un samedi par-là. Et la nuit… Ah, si seulement nous pouvions faire l’expérience de la nuit, les employeurs s’empresseraient de nous soumettre un avenant.
Jaz sirote son vin :
—Mauvaise journée ?
Isobel (Nous pensions pourtant avoir subtilement éludé cette partie) […]

Ce texte n'est disponible qu'au format imprimé. Outre que cela ne ferait certainement pas plaisir à l'éditeur, un texte édité est toujours plus intéressant que la matière brute sortie de la tête de son auteur. Plus propre. Purgée de toute coquille.