Isobel 15

Ils sont tous deux là, juste en contrebas, et Isobel peut les reconnaître uniquement aux silhouettes, aux poses, aux dominantes capables de percer la pluie : l’astronaute — Ce n’est pas récent mais impossible d’oublier une figure pareille, oh le pauvre homme. Puis Monomachine qu’on ne présente pas, plus réel de fait que sa propre légende. Depuis l’étage silencieux de Conformité, silencieux et plongé dans le noir. Isobel voit avancer Monomachine, l’inconnu recule, ils semblent disparaître une seconde ou / impossible de voir avec toute cette pluie, Isobel fatigue, elle recule en espérant qu’aucun d’eux ne réalise qu’elle se trouve si près (personne ne viendra la sauver ici, c’est sûr), ose enfin se détourner à mi-chemin dans l’open-space et sort / à sa main tinte le jeu de clés des étages supérieurs (bureau du chef, tous les cadres possèdent un passe, elle aurait bien volé celui d’Amaury) ; les ascenseurs restent hors-service — Comme les sas, comme les accès laissés ouverts et ne pouvant plus se reposer sur les fermetures électroniques — les escaliers donnent l’illusion de nous protéger des tempêtes (un bourdonnement lourd imprègne les murs). Les pieds nus d’Isobel claquent humides contre le lino des marches. Pas d’autre lumière que le vert […]

Ce texte n'est disponible qu'au format imprimé. Outre que cela ne ferait certainement pas plaisir à l'éditeur, un texte édité est toujours plus intéressant que la matière brute sortie de la tête de son auteur. Plus propre. Purgée de toute coquille.