Monomachine 9

L’armée régulière ne laisse planer aucune ambiguïté au moment de reprendre la route de Lutecia : non, ce ne sera pas possible. On ne donne pas de "chef", de "général" ; pas de titre. Si cela n’aurait surpris personne dans la bouche d’un phalangiste, cela couvre maintenant de l’arrogance si ce n’est du mépris dans celle des loyalistes versaillais, au beau milieu des Pierres où la pointe des tétraèdres — noires, minuscules, minérales, coupantes et certainement plus dures que la chenille des tanks — esquisse le grand tableau de la traîtrise. Les loyalistes sont moins nombreux mais la piste en ce moment précis leur appartient : les canons antichars fixent la colonne, bien arrimés dans le sol ; le mortier à l’arrière-garde paraît prêt à cracher sur l’infanterie phalangistes. Un officier se tient en retrait, la bouche collée au talkie. Monomachine dit simplement au porte-parole qui lui fait face : il est temps de faire le point sur vos allégeances et rejoindre les rangs de la Phalange. Mais je ne saurai tenir cette promesse très longtemps.

Ce texte n'est disponible qu'au format imprimé. Outre que cela ne ferait certainement pas plaisir à l'éditeur, un texte édité est toujours plus intéressant que la matière brute sortie de la tête de son auteur. Plus propre. Purgée de toute coquille.