Monomachine 8

On interrompt Monomachine depuis les plate-formes supérieures, une jeune fille en sueur paniquée sous l’uniforme lance : Versailles aurait coupé la route de Lutecia.

Des entrailles de la carrière, ils quittent au pas de course le seuil du monte-charge pour la poussière ombragée du fond des terrasses. Le corps en recomposition de l’Ouroboros nous paraît déjà loin, beaucoup moins réel, la terre enfle pourtant lorsqu’il respire — Ils enjambent la courte scène de ce drôle d’amphithéâtre (Monomachine marche à la même vitesse), s’engouffrent par l’arrière dans le ventre d’un blindé léger déjà en accélération : les pierres cassent ou se jettent contre les côtes du véhicule, le petit équipage tente d’épouser les secousses en s’accrochant aux barres. Comme attendu, tremble de colère l’un des plus anciens, un homme sans insigne qui en mériterait pourtant, les quartiers généraux phalangistes sont attaqués par la garde républicaine. Des loyalistes, commente sans émotion Monomachine. Ils nous ont coincés, intervient un autre — Non, coupe l’automate, ils ne vont conquérir que des tôles.

C’est en retrait du chantier ; derrière des dunes de gravats où se niche la dépression rectangulaire du dépôt de matériel (foreuses usagées, carrés de préfab, rouleaux nus de câble), sous des bâches bien tendues et propres, que le gros de la troupe découvre à la fois l’ensemble de la force blindée comme toute leur panoplie d’artillerie — Elle le découvre un peu ébêtée en milieu d’après midi, coincée oisive loin du camp et convaincue de son inutilité — Ils avancent sur les Pierres, crie l’un, ils veulent nous baiser dans le désert, crache un autre. On essaie de capter les […]

Ce texte n'est disponible qu'au format imprimé. Outre que cela ne ferait certainement pas plaisir à l'éditeur, un texte édité est toujours plus intéressant que la matière brute sortie de la tête de son auteur. Plus propre. Purgée de toute coquille.