Signal

Plus fréquemment que de raison, Isobel confie à sa mère son angoisse grandissante. Chez elle, d’être chez elle — Je ne me sens plus chez moi, répète-t-elle, je ne sais pas comment te l’expliquer. Les premières fois, sa mère n’y prête qu’une oreille distraite, ça arrive, mais, la récurrence aidant, s’inquiète peu à peu pour sa fille — Ce doit aussi avoir avoir trait au ton de voix, à cette nouvelle lenteur dans ses confessions, un goût plus sombre, difficile à traduire au téléphone — Tu devrais passer à la maison, Isobel ; ça te ferait du bien.

Bien sûr que je vais venir, assure Isobel, mais tu sais, maman, le travail — On ne vit pas à l’autre bout du désert. — Tu sais que c’est compliqué. Elle pause ; continue : j’ai du travail, ça demande un investissement personnel — Tu devrais ralentir l’allure, Isobel, c’est tout — Mais je ne sais pas — Si tu te sens pas bien chez toi, c’est parce que ton travail te suit partout, ce n’est pas […]

Ce texte n'est disponible qu'au format imprimé. Outre que cela ne ferait certainement pas plaisir à l'éditeur, un texte édité est toujours plus intéressant que la matière brute sortie de la tête de son auteur. Plus propre. Purgée de toute coquille.