Passé 4 : la relique

Vu de près, le crâne laisse dépasser de quelques millimètres l’activité grouillante qu’elle abrite et tente de se dérober au regard. C’est animal, se dit-on, des détails agités synchrones en mille-pattes, ça pédale dans le vide et cherche une accroche sous le couvert d’une carapace.

Méridien ne l’a pas remarqué tout de suite, ce détail, lorsqu’il a ramené cette pièce du désert, cette forme d’homme presque intacte au milieu de ses propres semblables fondus sous les draps de Marineris — intacte mais pas moins inerte.

Le voici. L’andromorphe archéologique, et ce simple fait règle pas mal de questions. L’automate repose à plat sur le sol (trop lourd pour être soulevé), à demi démantibulé aux jointures : les épaules sorties presque en totalité de leur logement, les mains selon un angle bizarre ; le bassin n’en mène pas plus large. Et le crâne, donc, ayant subi le même sort, la calotte dessoudée en son orient, avec ce drôle d’insecte hyperactif déraciné presque arraché de son support. Méridien le soupèse d’une main (le bloc tient à peine), les pattes pédalent avec la même frénésie, la même constance. Méridien déjà à genoux sur la carcasse se penche de plus […]

Ce texte n'est disponible qu'au format imprimé. Outre que cela ne ferait certainement pas plaisir à l'éditeur, un texte édité est toujours plus intéressant que la matière brute sortie de la tête de son auteur. Plus propre. Purgée de toute coquille.