Jaz 20

Voici Jaz à proximité de la Défense au petit matin, quelques années avant les événements relatés ici, marchant à hauteur de hanches de tours brutalistes drapées dans leur verre. Plus aliénantes que le Bureau, ces trappes à la petite classe tertiaire ne peuvent bénéficier des passe-droits bureaucrates ou y prétendre, créant ici de hautes boîtes de Pétri — C’est à dire des lieux où des cadres payés au lance-pierre engloutissent leur force de travail dans un système incapable de la dissiper autrement que sous forme de chaleur (tout le monde est cadre, ça ne signifie plus rien). Seuls de très aimables personnages bien habillés qu’Isobel traiterait de collabos, des patrons, des vainqueurs, saisissent pour leur propre jouissance les profits créés par le tertiaire. Les employés n’en verront jamais la couleur (ce sont des consommables). Les entreprises naissent puis meurent dans l’année sans souffler leur première bougie, offrant à la circulation coincée dans ces tranchées une floraison multiple d’appels couleur à la location d’espace. La plupart des tours demeurent financées par l’État.

L’atelier quant à lui, sur cette grande butte terraformée à coup de béton, se situe en retrait de la grande arche, à l’arrière, près de jardins impossibles à entretenir ailleurs que sur le papier ; la route (la rampe) qui y accède plonge d’un coup sur […]

Ce texte n'est disponible qu'au format imprimé. Outre que cela ne ferait certainement pas plaisir à l'éditeur, un texte édité est toujours plus intéressant que la matière brute sortie de la tête de son auteur. Plus propre. Purgée de toute coquille.