Jaz 21

Jaz prend soin d’avancer au-travers des phases nocturnes du Creatura, rencontre un courant un peu plus sensible à mesure qu’il le remonte (Binesi), dépasse des lieux inertes sans chronologie, marche un jour (quand ?) et du même pas en direction de Futur-Jaz — Depuis combien de temps a-t-il quitté l’espace confortable du réel ? Je sais, répond Futur-Jaz à son approche : je me souviens de ça, j’étais perdu.

Jaz, notre Jaz, reste debout, non loin, juste assez pour ne pas être à portée de main. Il retire son casque, ne parle pas, parle peu, parle seulement pour demander : a-t-on réussi ? — Pas que je sache, mais on a fait ce qu’on a pu.

L’apparence de Futur-Jaz soulève aussi une inquiétude légitime tant la combinaison est noircie, grise au mieux, la suie tire sur la rouille, c’est plutôt rouge aux jointures, aux coudes, aux plis sous la mâchoire, ce Jaz a pris la face d’un mineur — J’ai été mieux mais ça va. Et le futur, alors ? Geste vague du bras : c’est la bonne direction, tu n’es plus très loin. Il ajoute : façon de parler.

Où sont-ils ? Pantin ou les Lilas, difficile à dire. Des tours, la muraille lutécienne de nuit, des boulevards étroits. C’était pas là que vivent les parents d’Isobel ? Haussement d’épaules de Futur-Jaz. L’absence d’Amon leur donne à tous deux la sensation de flotter. La proximité de Binesi pousse du zénith une brise verticale, l’air est doux, la sensation étrange — Ils se souviennent encore avec […]

Ce texte n'est disponible qu'au format imprimé. Outre que cela ne ferait certainement pas plaisir à l'éditeur, un texte édité est toujours plus intéressant que la matière brute sortie de la tête de son auteur. Plus propre. Purgée de toute coquille.