Alma 4

Sous la dalle du palais, à l’écart des tumultes, sous les plans bétonnés, là où on n’accède que par l’unique monte-charge officiellement décommissionné. L’éclairage s’y fait à la lampe de chantier posée sur pied. Toutes les poutres XL sont porteuses. Ça sent la poussière, l’urine de rat et le plâtre. La pièce — car il ne s’agit pas tant d’un étage que d’une ample alcôve, si l’on se fie à l’horizon limité de la lumière — accueille en son centre ce qu’on a dû avoir bien de la peine à faire passer par le fameux monte-charge.

Au centre, donc, un amas ou une sculpture : une roche évaporitique effilée, une savante compression ; difficile à dire. Alma se souvient d’entendre Méridien, son père, dire qu’il s’agissait, à propos de la roche, d’une ruine trouvée loin au Sud, plantée dans le sable. Un véhicule ; un vaisseau. Alma entend encore son père ajouter : je l’ai vu s’abîmer dans le désert, j’étais là. Elle demande alors : pourquoi l’avoir récupéré ? Pourquoi le cacher ?

Et dire qu’éclosent toutes ces belles fleurs, à la verticale de ce trou, dans les jardins de l’Élysée.

Ce texte n'est disponible qu'au format imprimé. Outre que cela ne ferait certainement pas plaisir à l'éditeur, un texte édité est toujours plus intéressant que la matière brute sortie de la tête de son auteur. Plus propre. Purgée de toute coquille.