Glenn emmène Sarah au-delà des limites du village, vers la mer. Malgré les conditions océaniques ; nous le savons, le temps s’y prête peu. Paradoxalement, l’air abrasif rabote les gorges et sèche les yeux, ramène d’Allemagne ou d’Ukraine des microparticules industrielles. Marée basse sur la grève, le sable détrempé, l’eau pourtant recule. Ils retirent leurs chaussures pour gagner la plage assombrie.

« Laisse tomber ces gros cons, Sarah.

 — Whatever.

 — Ce sont des pions dans les luttes d’influence. Va comprendre quels enjeux dominent en ce moment. Ces paysans essaient de défendre leur quotidien mais ignorent que les idées qu’ils reprennent sortent de la bouche même de ceux qui les foutent ensuite dans la merde.

 — Des hommes puissants, j’en ai connus. Tout ça / »

Et involontairement, du bras, inclure dans “tout ça” les os émergés du village fantôme, derrière la crique, le bois pourri, les poutres moulues, les revêtements friables.

« Ça les amuse : ces populations leur sont abstraites. Ce sont au mieux des légendes sur statistiques, des chapitres de séminaires.

 — Du genre à s’en moquer totalement, mais sans méchanceté.

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !