Pour sa part, Glenn prend le temps de décrire ce qu’il nomme l’Abattoir ; les plaines qui ont tout perdu, désormais sous le niveau de la mer jusqu’à plus soif. Marcher dans quelques centimètres d’eau immobile. Avec la bonne lumière, perdre son équilibre en oubliant où, sur le panorama, devrait s’établir la terre. Des insectes partout et la puanteur des lotissements attaqués par le sel comme les moisissures. Retourner dans le bourbier qu’Érébus avait fui. Retourner la vase et ce pays qu’Érébus avait abandonné. Ce sont les mots de Glenn. Il masse à travers le tissu du pantalon l’épiderme parfait de la prothèse, la peau que Sarah a entrevue glabre et blanche. Jambes croisées. Les chevilles sont découvertes et l’une est bien dépigmentée sous le bas trop court du jean.

Glenn se décrit en colère, révolté à l’époque, convaincu d’une trahison de son père, Érébus, quelqu’un qui aurait collaboré avec une force supérieure. Une force invincible qui aurait étendu les ténèbres sur le nord de l’Europe avant de dire à Érébus : “voit, ceci est ton royaume”.

Glenn déplie ses jambes et s’étire :

« C’est un peu lyrique.

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !