À quoi peut bien ressembler le monde extérieur, demande Sarah. Nous sommes dans les premières heures, le post-natal en quelque sorte, le réel. Sitôt quitté la clinique Easton, lutter contre ses propres croyances ; déceler les différences entre le tangible et ce qu’elle croit avoir vécu. Comme on lui a appris, comme on a pu la programmer, recourir aux tests. Tenter des expériences simples. Observer. Elle était prévenue. Les derniers conseils prodigués par un Érébus quasi spectral dans une chambre neutre, une image technologique identique des deux cotés de la naissance. Son entourage, très attentif aux réactions de Sarah, lui répond avec patience sans tenir compte des remarques inquiètes, du moindre étonnement. Le contraste ciselé entre la fiction et le réel suffit à dépeindre une projection de l’auteur : les imprécisions volontaires, les écarts, les positions cavalières ; les blocs d’univers capturés verbatim jalonnent les soulagements, sèment des ancrages dans le substrat général. Sarah hésite, parfois confuse, mélange les époques et les faits, anticipe parfois sur des choses qui restent à venir. Elle détemporalise. Elle demande qu’on le lui répète encore.

À l’extérieur ?

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !