Un plan serré sur son visage, le subtil grain d’une peau blanche, l’infime relief. Pas le blanc caucasien, ni le blanc des hommes, l’incarnat coupé d’orange très soft ou les traces magenta des jointures. Non. Le blanc calcaire, le blanc dont on glorifie certaines falaises, la pâleur de la figure théâtrale, le blanc mythique ; le visage de synth qui ne peut admettre l’impureté. Une perfection mal assumée, dans les yeux et les gestes, pesante sur les paupières parfois ; n’ose révéler l’iris presque métallique et ses filons brillants partagés par ce qui passerait pour des plages d’oxydes, ces yeux gris bien vivants. Sarah presse ses doigts sur les pommettes. En parenthèse, nous vivons un présent définitif. Nul souvenir ou projection. C’est une croyance absurde née de la contemplation, brisé au battement de cœur suivant, le temps redémarre. Sarah se lave le visage, elle tente de se rafraîchir, se réveiller un peu. Elle attrape ses sous-vêtements, son tailleur. Elle est stricte, elle est impérieuse.

Le client la gratifie d’un baiser, Sarah le repousse sans effort. Il a payé et jure avoir passé une soirée merveilleuse. Mots affables. Nous sommes à Paris, sur les hauteurs de Gambetta, une tête au-dessus de la cicatrice de la petite ceinture. Nous sommes en automne. […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !