« Dis-moi, Bruno. »

Leticia l’intercepte dans son ballet domestique. L’apéritif pour toute une nuit ; de la charcuterie à n’en plus finir.

« Dis, ça ne te fait pas peur d’avoir la DMZ aussi près ? »

Le soupir en réponse est fataliste. Il se gratte la gorge :

« Il faut bien des gens pour y habiter. Le mètre carré coûte rien. »

Le maître de maison emmène une partie de la vaisselle. Tous l’entendent depuis la cuisine répondre à la brésilienne, voix grave sous une légère réverbe :

« Les indépendantistes se battent surtout sur les voies, plus vers la capitale. L’Ouest est à peu près uni. C’est de l’autre coté que ça barde. Au Sud. »

Il parle de Nantes. Des combats sur les rives du canal creusant l’Erdre ; des casernes incendiées et de toutes ces anciennes routes devenues peu sûres. L’écho des bombes artisanales pour ceux qui s’aventureraient sur les anciennes quatre voies, sous les ponts abattus.

Chloé n’a pas cessé de suivre l’échange. Elle interrompt ses anecdotes amusées, ce passé embelli […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !