Pas loin d’un an plus tôt, Hygin et Sarah. Où la galerie est sur le point de fermer ; l’air continental se rafraîchit. Sarah préfère saisir les remarques d’Hygin pour autant de traits d’humour. Elle libère un rire par politesse et convenance, le contexte s’y prête. Elle détourne le sujet :

« Vous ne l’avez pas encore annoncé ?

 — De ? Votre collaboration avec nous ? »

Il vide son verre. Il nie :

« Non. Pas encore. »

Il explique sa stratégie à renforts de gestes très amples, de projets, il l’habille de champagne volé aux tables, d’autres verres partagés. Elle demande la fréquence de parution, le nombre de signes : flux tendu et longueur libre. Poignée de main à nouveau mais beaucoup plus tard, faussement professionnelle, l’argent n’est pas notre crédo, les enjeux sont minimes ; tout le monde s’en moque, il se répète, cela vous fera de l’image. Ils sont dehors, en pleine rue, alcools à la main, le monde déborde de la chaussée au boulevard. Les gobelets sont vidés, on observe des embrassades. Petits groupes de fanboys réunis autour de Sarah, il fallait bien que ça arrive, elle a l’habitude.

Couper totalement les ponts avec Paris lui était impossible. Il lui fallait un fil d’Ariane si jamais elle devait se perdre, un cordon ombilical pour se nourrir, encore, alimenter de matériaux un moteur, retrouver Érébus. La revue indé était une excuse, un justificatif bien utile. Loin des circuits classiques. Hygin lui a vendu “une approche neuve et […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !