Le fantôme passe la journée assis dans un coin du salon, immobile, muet, apparemment soucieux. Les mains jointes devant la bouche. Prière appuyée pour trancher un monologue intérieur, l’arbitrage qui ne vient pas. Il suit les déplacements de Sarah quand elle pénètre son champ de vision supposé.

Sarah emprunte de nouveaux chemins dans l’appartement pour éviter la rencontre ou les rigoles d’eau salée. Liseret blanc autour du territoire inondé, le tissu du sofa. Les gouttes d’eau, lorsqu’elles tombent, ne font pas plus de bruit.

Ce sont d’autres insomnies, régulières, qui affligent Sarah. La proie se montre farouche, habile, impossible à capturer avant l’aube. La traque n’a pas l’air de déranger notre fantôme, le réel semble lui plaire, il revient parfois, pas toujours, il pourrait bien ne jamais repartir. Il ne bouge que pour consulter une montre dissimulée dans sa poche. Il attend son heure, un train ou le prochain passage de Sarah. Elle ne perd pas de temps à interpeller ce qui ne saurait lui répondre. Ce qui la retient : la vacuité et […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !