Sa condition. Son métier. Faire vivre à l’oligarchie l’expérience combinée de l’escorte et de l’acte créatif, embrasser la forme moderne de la béatitude par le biais de métiers anciens, porter l’audience jusqu’aux larmes sur une scène privée. Incarner la dramaturgie et la porter à un tel degré qu’elle finirait par fondre. Aussi : s’abandonner.

Sarah se souvient d’une question d’Hygin, lors de leur première rencontre. L’habillage sonore assourdissant d’électronique intermittente, de samples industriels dilatés à basse fréquence sur les murs blancs. Typo énorme et grise. Prévisibles, des chants asiatiques perçaient de loin en loin les masses réverbérées. Les coupes n’en finissaient plus de s’assécher.

Cette question, la question d’Hygin, posait sans doute de manière faussement naïve le problème des nantis étrangers comme part de marché fuyante et l’Europe, ce tiers-monde refusant le nom, sous cet air habilement pince-sans-rire. Oh, avait-il ajouté, il doit bien rester quelque grand ponte du pneumatique ou un rentier des matières premières. Ils en étaient déjà à s’appeler par leurs prénoms :

« Tu rigoles ? Inutile de se déplacer : ils viennent tous à Paris. Ils peuvent se le permettre et ils en rêvent tous. Paris, ville […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !