Le plan se resserre autour de la femme, Sarah Easton Érébus dans les eaux navigables du jeu, ce rôle de l’aimante ; bras-dessus, bras-dessous, la main sur le ventre, les mots doux. Joie extatique feinte pourtant crédible ; Sarah s’imagine un moment sincèrement heureuse / s’accorde peu après l’Oscar de la meilleure actrice.

Le mâle ne démérite pas, parfaitement dans son texte, ce sera une scène en prise unique :

« Je ne me payais pas ta tête, Sarah.

 — Tu t’occupes de mon argus, maintenant ?~

 — J’ai payé une véritable fortune pour être à tes cotés ce soir. Tu devineras que je lis aussi la presse. J’ai lu tes déclarations. »

La terrasse est encore visible depuis l’intérieur du restaurant. Quelques couples éméchés tanguent au milieu des phosphorescences. Paris brûle.

« Tu pourrais valoir encore plus. Entretenir ta carrière, hein, Sarah ? C’est très important que l’on continue à parler de toi. Tu voles très au-dessus du lot. Ne laisse pas les gens t’oublier.

 — C’est toi qui a peur de m’oublier, honey. »

Il signe l’aveu de sa main, abandonnée au poignet de sa compagne ; se l’imaginer sienne pour la vie, négliger le regret éternel, le souvenir incandescent de quelques heures. Posséder Sarah Easton Érébus et agir comme si le fait était anodin : sourire désinvolte, assuré, Joaquim parfait dans son rôle de vieux beau ; comme […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !