Nous sommes au matin de la Saint-Sylvestre, la veille du départ. Ses affaires, Sarah les a déjà faites empaqueter ; sa vie dans ces cartons. Le reste : un minimum de survie, un change, les survivants de l’armoire à pharmacie, les derniers éléments que les déménageurs viendront prendre ce soir en son absence. Les événements sont planifiés, engagés sur une trajectoire que Sarah ne stoppera pas. Elle n’en a pas le désir. Elle ne pense qu’au taxi précommandé. Ne pas reculer. Partir, enfin.

Sarah observe ses propres gestes d’un œil nouveau, distant. Son corps est celui d’une autre, la sainte, l’œuvre offerte aux sens, aux hommes, la call-girl de luxe version art moderne. Sarah respire depuis l’intérieur de cette chair comme remise à neuf, pour ainsi dire réveillée vierge. Prête à quitter l’exosquelette de sa vie précédente : une peau sèche, usée, elle tombera bientôt, Sarah y a consacré trop d’années, bien trop d’histoire.

Un début de journée mécanique d’où ne surnageraient que les premiers mails de soutien et les protestations de […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !