Février ouvre ses bras sur l’Ouest. Sets hollywoodiens couverts d’or par beau temps, le bois mort magnifié, l’herbe grillée par le froid pourtant superbe. Février sur les villes et les villages, les cours d’eau gonflés. Février au temps suspendu plein de substance ; pour Sarah aussi, comme prise dans le même gel matinal, le dessin maîtrisé de la routine.

Tirages accumulés sur le dos des meubles, vaisselle sur l’égouttoir, voici le quotidien. Au sol, les emballages assemblés par de savantes théories chaotiques, tous les paquets que lui envoie Hygin. Le terminal allumé 24-7. Liste infinie de messages entamés puis laissés à l’abandon.

Un mois maintenant.

Dans la pièce suivante : le lit défait. Une présence discrètement fantôme. L’air a au moins gagné en odeurs familières. Une conquête lente des volumes où, de ce combat âpre, planent encore les mots résiduels de ce Phineas Gage gonflé d’insistance. Les missives hantent l’appartement. Elles sont éphémères mais dangereuses ; elles se logent dans les angles, hors de portée, pouvons-nous l’imaginer, sous les meubles. Des […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !