Trois jours plus tard, une missive laissée sur le pas de la porte. Pas un mot du gardien à ce sujet, une enveloppe sans expéditeur. Écriture cursive si rare de nos jours, mots enflammés sur papier à fort grammage ; Sarah survole les phrases sans se concentrer sur les mots et, atteint directement la dernière rive annexée du nom de Phineas P. Gage sous complexe empreinte d’un timbre à sec.

Pli en main, Sarah compose le login de son agent. Peu lui importe de le savoir indisponible ou en rendez-vous : il répondra.

« Sarah.

 — Bonjour Vladislav.

 — Good to see you, ma belle. »

Sarah lui sert le récit de sa rencontre avec l’américain ; le borgne à l’accent latin si paradoxal. Un étranger, plutôt élégant et bel homme malgré l’handicap, dit-elle. Passablement terrifiant. Elle prononce le mot “nucléaire”.

« Gage ? Pas inconnu mais plutôt discret, il me semble. Il s’est lui aussi installé dans ta région ? Vous vous êtes passé le mot ?

 — Je ne trouve pas ça drôle, Vlad.

 — Normal que tu le fascines. C’est un mécène. Un collectionneur.

 — Il a mon adresse.

 — Hello ? Hello there ? Sarah ? Tu es partie à Cheptel sur plage. Fini l’anonymat des condominiums […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !