Sarah renforce son nouveau rythme : volontaire, rigoureux, adapté au pays, ce minuscule morceau de territoire. Aux matins elle consacre le travail et l’étude, à la production dont Hygin se félicite. Sarah découvre l’autonomie sans la pression domestique, le confort panoptique des employés de maison ou des visites quotidiennes d’administrateurs fortunés prompts à sceller l’œuvre d’Érébus dans la salle stérile d’un musée. Rien de tout cela.

Sarah apprécie le contact organique de la nourriture qu’il faut bien préparer, l’hygiène que l’on entretien pour soit. Le cadre dépouillé au possible où les tâches simples deviennent grisantes, presque grisantes. Elle se souvient d’une ère récente où elle ne pouvait sortir sans une cohorte de gardes, secrétaires, créatures excessives, Vladislav lui-même / ne pouvait connaître d’intimité sans cour épuisante de bonnes intentions. Sarah réalise l’absurdité de sa situation, se souvient de ce jour où elle ne fut plus vue comme la fille d’Érébus, mais bien comme l’œuvre ultime de l’artiste déifié. Son père ne l’avait pas préparé.

Protégée, Sarah n’aura aspiré qu’à réduire les enjeux et, pour cela, partir, rejoindre un espace […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !