Sarah Easton Érébus se sort du ground zero, elle tousse, d’autres survivants autour d’elle / le verre craque sous les pas / que s’est-il passé ?

On se touche le visage, les coupures, les épaules et le corps ; les larmes collent les particules aux joues en lits de rivières. Certains jurent avoir croisé un monstre borgne au visage fendu.

Sarah traverse la foule des badauds massée à la marge, des humains lui demandent si elle va bien / “êtes-vous sûre” ?

Sarah titube un peu, hèle le premier taxi.

« J’ai l’argent, Érébus. J’ai le pouvoir. Je pourrais sauver tous ces gens, ici. Je pourrais le décider. Je pourrais faire ce qui bon me semble.

Et je vais te dire pourquoi je ne le ferai pas : le drame est nécessaire. Pour que tu crées. Pour que tu lèves des œuvres merveilleuses hors de terre. Des cathédrales, des vies. Il faut du drame, de la perte. Il faut voir le monde sombrer. Il faut que tu chutes, que tu sois déchiré. Que le monde autour de toi soit déchiré. L’art véritable n’émerge que du sang et des cendres. Des pressions insoutenables. Je ne détruis le monde que pour le redresser transfiguré. Je le refonds.

Je n’aiderai pas ces gens et ne donnerai cet argent qu’à toi seul. Tu me serviras. Je te couvrirai de sang. Tu […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !