Gage la supplie un instant, amoureux transi, magnétique comme Cronos. Affamé d’elle, exigeant :

« Glenn Érébus était une erreur. Une recherche d’accessit.

Prend ma main, Sarah. Sois la reine de mon royaume. »

Il ouvre les bras, se donne une pose d’impuissance impossible à admettre. De la céramique de son visage borgne, ses traits durs, le costume coupé droit, la prestance oligarque :

« Vois mon œuvre. Je sais que tu peux l’apprécier.

Je ne souhaite que le progrès. Le progrès, whatever may happen. »

Il ajoute / et nous pensons reconnaître la découpe du continent américain dans les éclats d’os, le Venezuela sous la tempe.

« L’ascension et le déclin des empires, nous devons les programmer. Nous devons encadrer l’évolution des hommes si nous voulons éviter les égarements. Je ne crois pas en la posthumanité, Sarah Érébus. J’élague les branches ; je cultive les plants sains. »

Érébus n’aurait jamais pu y croire, ce jour-là moins que les autres. La météo marchait en robe de pluie sur Amstedam, la couvrait d’ombres et de voiles sans daigner la regarder. Érébus ne portait pas encore ce nom. Phineas Gage s’était arrêté au seuil de l’atelier en sous-location. Érébus devait l’entendre se présenter ; l’entendre parler de pays lointains : de […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !