L’ancienne banlieue de Rungis laissées aux herbes folles, aux fractures, abandonnée. Des camps évacués ; une démographie nulle. Dans le sol, jusqu’aux nappes phréatiques, la technologie s’est desséchée, retractée ; a disparu en même temps que les tissus dépolluants. Du mercure infiltre les eaux résiduelles. Le sédiment constitué des villes enterrées forme la roche. Rungis se montre nue, semblable aux villes nucléaires évacuées. On lui a volé le Nord. Peu de voies d’accès. Les DMZ sont toutes proches.

L’année précédente.

Hygin et Sarah prétendent s’aimer selon une grammaire de poses affectées et distantes. De répliques sèches, la plupart du temps, où d’inutiles considérations artistiques. Ils sont amants, se connaissent peu, éludent tout projet d’avenir. Sarah préfère conserver la relation officieuse ; évite toute effusion sur la rive gauche. À défaut, gagne chaque fin de semaine le ghetto de la banlieue sud. […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !