Plusieurs heures plus tard, Sarah s’accroche en naufragée au log de Leticia, disponible, lointaine mais attentive, pas plus étonnée de ces échanges nocturnes que de leurs questions décousues. Elle paraît presque se réjouir. Leticia affiche l’innocence ; sa voix se pare d’échos exotiques :

« Pas un chat ici. Nous sommes en plein désert. Des tours de science-fiction aux trois-quarts vides. Elles tiennent à peine debout, c’est flippant. On est suspendu dans le rien, Sarah. Y’a parfois des tempêtes de sable, les vitres se rayent.

… How you doing ? »

Sarah met une respiration avant sa réponse, soulagée comme heureuse ; une sortie de secours sur ce que nous ne nommons pas, une ellipse :

« Un peu flippée, en ce moment.

 — Ils vous laissent stresser, chez Easton ?

 — How funny. C’est plutôt barré, en ce moment.

 — Explique ?

 — Je sais pas. »

Leticia parle du Botafogo ; lui demande si la rencontre avec cet artiste retiré s’est révélée fructueuse. Sarah hésite à libérer sa pensée. Elle hésite, même : de quel alignement […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !