Aux toilettes les palpitations adolescentes, les poses pleines de rage sous le néon cru. Du concert, les basses infiltrent le ventricule carrelé ; céramique un peu poisseuse recouverte du cri de la jeunesse, de l’œuvre collective des stickers accumulés pendant des siècles. Ici des slogans ou des noms et chacun réclame son espace, sa visibilité sur la surface interne d’un muscle cardiaque où trônent les odeurs de javel et de fumée. Les filles ici squattent en petits groupes, jamais seules ; Sarah entre ; “meute” sous la langue sans jamais être prononcé. La tentation est forte.

Trois d’entre elles soulèvent leurs vêtements et révèlent des poches de sang artificiel, des poches de transfusion maintenues par des circonférences de sparadrap qu’elles découpent au cutter ; jettent les poches en vrac puis les percent une à une au-dessus des vasques, du sang partout.

Elles passent tour à tour la main gauche sous le sang, la main faible et humaine, éclaboussent un peu. Les poches rentrées en douce dans la salle se vident une fois crevées. Les filles […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !