Le concert déroule un set lourd sur le public et applique ses effets de marée satisfaisants, peu de surprises : en effet, une musique attendue, ce que chaque époque définie en attend de la modernité. Une petite mort auditive vite oubliée, une réponse aux bas instincts des amateurs. Les fans sont conquis.

Sarah profite du retrait des banquettes, carré VIP en marge du bar, champagne gratuit dans une bouteille trop glacée. Elle essaie de dire drôle d’endroit. Elle doit crier, les autres sourient. Pas d’Hygin. Drôle d’endroit pour un meeting de la haute. Drôle d’endroit pour se donner rendez-vous. Elle demande ; ils prétendent des accointances. Les jeunes synthétiques se pâment devant l’onde du turbulent Hygin, sa figure conquérante. L’humain approuve timidement. Eux aussi attendent Hygin.

On demande à Sarah des nouvelles : est-ce bien vrai qu’elle ne compte pas revenir ? Et Paris ? Est-ce temporaire ? Sarah emmène l’action en touche, esquive et laisse une partie stérile / Qui diable changea cette salle en spot huppé ? Sarah décrit, un peu ahurie, une époque ancienne : le sol sentait la bière et collait, la sueur mâle se pulvérisait quand des groupes de micro-labels levaient des murs de son, tendance evil.

« Pas si différent. »

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !