Sarah rentre tôt ; absent ce soir, Hygin lui laisse un mot :

« Yeup,

Je dois faire des roulades pour décrocher la bienveillance d’un dilettante. Tu connais la musique. Démonstration, entretien. À voir, si je dois coucher. Ce sera toujours plus rock’n roll qu’avec Easton.

Je t’ai laissé de quoi dîner. Reste aussi un fond de vin, fais-lui honneur.

Checke aussi les billets sur la table. Concert demain soir si ça te branche, c’est moi qui offre.

Kampaï. »

Gage se fait servir un verre, voici le présent, son apparence avenante tient avec difficulté, peut-être sait-il ; Sarah élude des moments, des sujets, défie la cohérence par la demie fiction qu’elle sert au mécène et qui n’est pas la vérité que nous savons, elle tait ses propres recherches, le botafogo, la Porte d’Orléans, Sarah ne dira rien. Aussi, elle invente un peu, réassemble le passé à sa convenance, parle d’Hygin en détours, un ami, une créature aléatoire, une colocation tout-bien-tout-honneur. Gage ne sait rien. Ne doit rien savoir. Sarah parle /

Des chantiers, ou les tables gargantuesques de grues et bétonnières : les matériaux que l’on assemble dans cette vision inversée du repas, ici les bouches crachent les rêves d’architectes, la construction de monstres superbes. Sous Tolbiac aux berges, ces scènes se répètent, celles de naissances telluriques ; le sol plie et […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !