Hygin se saisit du sac, le sourire angulaire et la remarque caustique :

« Tu es superbe. On dirait Halloween. Tu pars en mer, avec ton baluchon ?~

 — Hit me. Je me vois mal rappliquer avec cinquante laquais.

 — Tu m’as habitué à mieux, Sarah. Pas de fanboys non plus, j’imagine ? »

Il joue la comédie, se hisse sur la pointe des pieds, scrute une foule désincarnée derrière la si célèbre synthétique.

Sarah se masse l’épaule, la clavicule encore meurtrie par la bandoulière :

« Je fais aussi mes courses toute seule, cher ami.~

 — Hooah. »

Il s’éloigne et, sur ses traces, Sarah lève le brouillard de guerre sur un appartement étroit ; trente mètres carrés a priori, pas loin et pas beaucoup plus, une surface compacte chiffonnée à la parisienne, c’est à dire sans un seul angle droit. Dans le salon, la table basse est couverte d’imprimés, de revues. Déco “bar étudiant”. Deux terminaux allumés, posés en équilibre précaire sur le bord.

« Ah. Je bossais. On m’a envoyé de nouveaux trucs. Je ne connais pas les mecs. Faut voir. »

Hygin lui parle depuis une cuisine extrudée dans la pièce principale, derrière le plan de travail à mi-hauteur :

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !