Une nuit bleue. Pas tout à fait la nuit. La musique souffle de nulle part : cristalline, spatialisée. Downtempo ou assimilé, transgenre et chaleureuse, habillée de l’analogique distant de la rue, la fenêtre baille sur Tolbiac. En piste intermédiaire, Sarah entend Hygin déboucher une bouteille “pour fêter ça”. Elle écarte plus ouvertement le battant. Penchée sur le fer forgé, vue plongeante sur les silhouettes idéales des passants, la coloration brandée des enseignes dans le bleu. Plus aucun véhicule à cette heure ; de petits groupes viennent conquérir la chaussée, le pavé en pleine rénovation et la riche texture de la pierre. Les déambulations dans toute la ville pourraient tout aussi bien être chorégraphiées : impossibles à lire sur de si petites échelles. Les figurants vont et viennent mais pour beaucoup remontent vers la place d’Italie, Italie et Gobelins, les bars certainement.

Dans ce bleu et les caresses lentes d’un cuivre, le clic d’une fréquence jouée des mains abstraites d’un algorithme, un morceau flatteur, la chaleur dans son dos et Hygin chantonnant presque ; Sarah devine dans le ballet fordiste les peaux blanches sous le bleu, les cheveux aussi blancs que les siens, les mains blanches. Les passants qu’elle finit par compter, ces fourmis très concernées par l’élégance ne sont que des synthétiques. Tous. Elle les dénombre […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !