Sarah cherche un nom sur l’interphone au milieu des listes défilantes triées par étages qu’elle déplace sans faute, du bout de l’ongle. Un frisson dans le dos et maintenant sélectionner, entendre la voix sortie du haut-parleur. Une question, une anecdote amicale en réponse, un rire puis le déclic de la serrure, un déclic low-tone dans le blindage. Sarah pénètre un hall étroit, foule un carrelage passé sans couleur ; un escalier plaintif transpire la cire, des marches étroites et une cage tordue, la rambarde forcément pétrie d’oxyde. Aux premiers étages, garder dans les jambes l’écho de la rue avant de le voir s’excuser au profit de discussions étouffées derrière les portes, un peu de musique que Sarah n’identifie pas et à son tour rapidement inaudible. L’étage suivant, puis sous les toits ; atteindre sa destination. Le visage plus familier que Sarah aimerait parfois moins désirer ; Hygin lui ouvre et fait signe d’entrer.

Inséré dans les quelques secondes où Sarah franchit le seuil : l’écho de l’année précédente, étiré jusqu’à dissoudre le mouvement en une suite de tableaux distincts. Des scènes : les poses cinégéniques, des échelles de taille propices à accueillir un sourire féminin sous la gorge masculine, un baiser, le goût déposé de l’alcool ou des drogues, une sorte d’autre sourire et cette main de femme cigarette en joue, tendue derrière la nuque de l’homme, précieuse sans émettre l’envie de toucher l’amant futur, sans le toucher autrement que de cet avant-bras dénudé […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !