L’esplanade devant Montparnasse constellée de groupes, quadras militants en fin de course, groupes de lecteurs, musiciens tristes, une foule en grappes installés au plus près du hall et des gardes militaires. Ils occupent le pavé comme les abribus. Certains tiennent des pancartes trop lourdes pour eux, des mains de fatigue ne retiennent plus la fenaison des messages. Sarah y accorde brièvement son attention : les mots sont mélangés, parlent des mers trop distantes, de Thalassa, du continent bientôt stérile devenu sang poussiéreux / les mots sont décevants et ne répètent qu’un slogan déjà connu. Sarah soulagée de ne pas avoir à subir de nouvelles crises. À peine plus loin, la vieille tour trop grande pour Paris maintient son port de tête par de savantes armatures sous l’excuse de la rénovation.

À coté de Sarah, des bourgeois habillés promeneurs la dépassent, le taxi s’éclaircit la gorge, main blanche devant bouche blanche : il ouvre le chemin hors de la gare vers le véhicule garé. Les transports mécanisés sont plus présents qu’ailleurs. Mécanisés, ils sont collectifs ou exorbitants. Aux rives, sur les trottoirs, Paris piétonne.

La couleur triste des barrières de tôles, alternativement vertes et grises, couvre des tranchées qui n’ont pas leur place dans […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !