La propriété s’éveille le lendemain au milieu d’un territoire sans ombre, presque nu et que l’absence de tout brouillard de guerre couvre de gêne. Nul phénomène pour y remédier : les cirrus croisent avec dédain dans des cieux de lait ; distants, plusieurs heures à la traîne des pluies molles tombées cette nuit. Le paysage porte une tristesse sans sujet, de la mélancolie bien vague, pleure dans cette herbe chargée d’eau et il ne sait pas vraiment pourquoi. C’est un peu plus que de la rosée. De la chair de poule si l’on sort à découvert.

Sarah doit se frotter les mains avec vigueur, scrute quelques secondes le climat en peine, les arbres assemblés en grappes, cette puissante impression de spleen, puis doit rattraper son retard sur Bruno, sur Chloé, aussi matinaux qu’elle et croisés par hasard dans l’étroite cuisine. Le froid conjuré par le poêle rustre. L’odeur de la cendre ; l’odeur du mauvais bois de cagette et celle, aussi, de la terre fertile. Par endroits, enfin, l’arôme piquant de produits d’entretien homemades.

L’aurore accostait tout juste aux fenêtres.

Sarah cherchait dans le frigo quelque chose de doux et non-alcoolisé si possible. Il apparut le premier, plutôt frais, revenu du front sans une égratignure, embaumé des relents suspects d’une eau de Cologne. Amabilités maladroites […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !