Tard dans la nuit, les yeux incapables d’accommoder, fuyants ; les idées brumeuses et inabouties. Leticia l’a guidée vers l’une des chambres libres. Rez-de-chaussée ; une maison d’un seul étage. Une chambre aménagée pour des visiteurs : propre mais sans fantaisie. La valise de Sarah calée verticale contre le lit.

Nous pouvons encore entendre le bruit de conversations, certains mots. Odeurs distantes de nourriture, les vêtements sentent la fumée. Le ressac nocturne.

Sarah écrasée de fatigue.

La brésilienne se frotte les yeux puis entreprend de rouler une dernière cigarette. Sachet de tabac, feuille humidifiée de la langue en pointe :

« Trouves-tu ici ce que tu cherches, Sarah ?

 — Ici ?

 — Dans la région.

 — Va savoir. Je crois.

 — En général, l’idée, c’est que ce sont les gens qui contemplent l’œuvre qui cherchent quelque chose. »

Roulements minutieux de la feuille entre les pouces et les index. Concentration titanesque sur de minuscules détails.

« Personne n’a l’habitude de voir l’art nous demander des comptes. T’as déjà vu un film […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !