Sarah reprend ses esprits sur une étroite communale masquée de boue. La terre maintenant sèche ; elle est brune et non rouge, déposée en cicatrices perpendiculaires, le souvenir des vagues régulières de la crue. Une pancarte branlante mangée par les taillis annonce un lieu-dit nommé “la guerre”. Elle sent ses joues humides d’avoir été éblouie par les illusions et la peur, imaginons-nous. Sarah ne reconnaît qu’à peine les environs : le phare éteint du château d’eau, une église, pas si loin mais à l’intérieur des terres. Les dents d’un village fantôme : les ruines les plus excentrées perdues ici, au beau milieu d’un champ mal entretenu. Des poteaux de bois fendus pour les border.

Elle respire et marche lentement, retient la vision à l’oreille interne, fixe les détails vibrants de l’après-midi. Impossible de rentrer chez soit. À gauche, la route glisse vers la mer.

Sarah retrouve ainsi la grève inchangée : des plages verbatim, on y reconnaît encore la main de l’homme sur les terres volées au bocage, le sable clair, la roche concassée où s’agrègent les dunes, trois herbes sèches sur chaque crête. […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !