Sarah ne se rend à la clinique Easton qu’après trop peu de sommeil : heures maigres balayées de cauchemars corrosifs. Parfois la vision rassurante d’un androïde vengeur, un demi-humain ou une animae ; probablement un humain ; avec de l’ambition, un archange, une éminence de la justice ou d’Athéna. Les images se confondent dans une mythologie mixte déréférencée.

La Seine s’affiche moins claire qu’au matin, vert-de-grise, épaisse, à peine molle, un fleuve indépolluable, un gange. Des touristes devant le musée de la marine. Des officiers de la garde républicaine en tenue d’apparat. La clinique Easton viole les hauteurs normées du plan d’urbanisme : elle élève fièrement son front impérial sur Sully-Morland. Nous pourrions la croire affectée par les art-décos américains et son obsession de tours conquérantes prêtes à mordre tout nuage.

Sarah est reconnue passé le hall d’accueil. On lui offre poignées de main professionnelles et reconnaissantes, manières déférentes, politesses surnuméraires. Bien sûr, on ne la fait pas attendre.

Au médecin, au technicien, Sarah ne parlera pas des visions ni des glitchs d’interprétation, d’un probable botafogo. Sarah le dissimule. Elle parle simplement de fatigue chronique, du besoin de faire un check-up anticipé. On acquiesce en retour, on dit comprendre ; on propose à Sarah les dernières upgrades, le flashage […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !