Roxane était la plus belle femme du groupe (en tout cas, se considérait comme telle), et Pallas était le plus bel homme (en tout cas, elle le considérait comme tel). Non, pour être totalement sincère, Athanase avait eu sa préférence, avant qu’elle ne considère au fil du temps que sa toison rougeoyante et ses attributs masculins flatteurs n’étaient que maigre compensation eu égard à son réel manque de subtilité et de finesse ; ce constat fut malheureusement trop tardif et elle commit l’erreur, par un jeu pervers qui se retourna contre elle, de fréquenter (et aussi, oui, de coucher avec) l’un de ses amis, ce taré d’Orphée, fruit probable de l’union consanguine de deux bovins — Orphée qui ne semblait vraiment pas aller mieux depuis qu’il s’était teint les cheveux en rouge, et pas un rouge sombre, disons élégant, comme celui d’Alexia, la sempiternelle rebelle de service (non que Roxane critiquait cette attitude, elle avait eu elle aussi une phase rebelle [entre guillemets], mais il fallait grandir un jour, être mature [entre guillemets aussi]), non, cette brute avait opté pour un rouge rouge, limite sanglant. Contrairement à Athanase donc, Pallas n’était pas que beau, il s’imposait aussi comme l’élément le plus charismatique du groupe. Son autorité naturelle, sa voix charmeuse, sa stature dominatrice, son raffinement qui ne confinait pas au maniérisme mais à une certaine grâce efféminée, tout cela faisait de son amant un meneur-né. Il rayonnait, à l’inverse de ce diable d’Hæmon qui obscurcissait tout à des kilomètres à la ronde. Roxane était satisfaite de cet état de choses. Nue, devant l’une des quatre baies vitrées de l’observatoire circulaire qui surmontait le manoir, il fallait reconnaître que la princesse n’avait pas tort de se trouver belle : un visage chaleureux et harmonieux où trônaient des yeux verts dont elle savait jouer, une chevelure dont les boucles dorées frôlaient amoureusement ses épaules. Elle était convaincue que Pallas la préférait entre toutes ; la sculpturale Valentine manquait de manières, la jolie Écho pouvait d’un unique regard congeler le moindre mot d’amour, la charmante Alexia n’était pas du même monde, la redoutable Kyra tenait trop à son indépendance, quant aux autres, elles étaient globalement physiquement insignifiantes ; oui, Pallas la préférait car il aimait en elle ses ascendances nobles et sa rondeur charnelle, deux qualités indispensables aux yeux d’un homme de sa trempe. Roxane finit par se […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !