L’agneau de l’empire l’accusait lui — lui qui avait tout donné à l’empire. L’agneau de l’empire le traitait d’étranger — étranger sur ses propres terres. C’était l’agneau l’étranger. Ils étaient des milliers d’agneaux comme Athanase, comme Zacharie, des milliers de types qui croyaient que se laisser pousser la barbe suffisait pour devenir des combattants, des guerriers, des tueurs ; ils y croyaient tous, au mythe du héros. “Pour qui tu me prends morveux ? Pour un putain de loup-garou ? J’ai tué plus de loups de la république que tu n’en verras jamais de toute ta pitoyable existence.” L’adulte n’avait sans doute pas prononcé d’aussi longues phrases depuis leur arrivée ; il valait mieux, l’amertume chargeait sa langue de fiel. Le meneur intervint : “C’est bon, on se calme. Athanase, baisse ton arme ; je me porte garant de Saturne.” Mais le mortel ignora la voix de son maître ; la fièvre de la guerre, le goût du sang, la soif de vengeance bouillaient en lui ; il se sentait devenir un […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !