Cela n’aurait pas dû se passer ainsi. Le mortel et son frère d’armes auraient dû mourir sur le champ de bataille. Athanase ne pleurait pas que la mort de son meilleur ami, il pleurait l’avenir, les veillées à célébrer leurs victoires, la fierté de leurs enfants d’être des fils de héros, le regard admiratif de la prochaine génération d’élèves, le triomphe de l’empire enfin acquis grâce à eux. Athanase ne parvenait pas à quitter des yeux le cadavre de Zacharie, recouvert d’une couverture sale et souillée, honteuse, indigne — il faudrait lui rendre un meilleur hommage à leur retour à l’académie. Alexia appuya sa tête contre l’épaule d’Athanase ; elle tremblait. Le guerrier passa un bras autour de la rebelle et la serra contre elle — qu’allait devenir la femme de son ami ? Il la sentit ravaler des sanglots. Il se devait de prendre soin d’elle, de la réconforter ; il lui fallait entendre des mots d’homme. “Sois forte, lui murmura-t-il. Sois forte pour Zacharie. On va retrouver le salopard qui a fait ça.” Il se moquait de l’identité de ce salopard : fils de louve ou fils de la république, ce fils de pute mourra de ses mains. Plus il contemplait le tissu râpé du linceul de Zacharie, plus les mots de Pallas lui paraissaient insensés : organiser la fuite, attendre le retour des deux pilotes, partir à l’aube. Partir ? “Nous ne partirons pas !” Athanase se leva brusquement en toisant leur meneur, le défiant presque. “Je n’ai pas peur de vos soi-disant loups-garous, ou de qui que ce soit. On ne partira pas tant que Zacharie n’aura pas été vengé.” Pallas […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !