Panagia. Le mot lui revint. Il y en avait une, non loin du bloc où logeait sa famille, dans les ghettos suburbains du nouveau centre névralgique de l’empire renaissant, celle qu’ils appelaient pompeusement la nouvelle Ève, mais que la génération de ses parents s’obstinaient à appeler Thessa. Plantée dans l’une de ces zones de ruines et de friches où des gamins dépenaillés jouaient à la guerre avec des fusils mitrailleurs hors d’usage, une église était gravée dans la mémoire du berseker — à vrai dire, personne n’appelait ça une église, pour les gens du coin c’était le marché (dans l’objectif de réguler son économie de rationnement, l’empire tolérait tacitement des zones franches de troc). Pendant que ses parents allaient négocier un litre de lait ou un cageot de pommes, Orphée traînait dans l’ombre de l’édifice, dans un champ de pierres renversées, dans un cimetière — ce mot du passé lui plaisait, cimetière, à une époque où le besoin de simplification avait généralisé l’expression fosse commune (seul un fait d’arme ou un grade élevé dans la hiérarchie militaire pouvait encore vous donner le droit à une sépulture dédiée). Orphée avait passé la majorité de ses permissions à explorer les friches à […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !