L’euphorie de la traque dépassait toutes les attentes de l’addict. L’air lui semblait empli de nuées de particules bleues étoilées, comme si sa drogue de de synthèse et la nature ne faisaient plus qu’une. Ses sens étaient stimulés, affûtés par cette dernière danse ; tout lui paraissait plus clair, plus précis, plus vivant — le feuillage acéré, les écorces saillantes, les odeurs entremêlées de résine, d’argile et de faune, les nuages de poussière terreuse retombant derrière eux, les empreintes de pas lourd du berseker et léger des femelles devant eux ; la forêt de la péninsule ne lui apparaissait plus comme un conglomérat diffus de végétaux hétérogènes mais comme un agencement réfléchi de galeries et d’allées dessinées par une nature géomètre ; l’alternance de silence inquiétant et de bruits diffus inconnus s’était effacée devant une lente respiration, un souffle serein et rassurant ; l’enfer vert avait cédé sa place à un paradis bleu enluminé par la lumière solaire. Oreste ne volait plus au-dessus du monde ; il nageait en le monde. Plus que tous les autres, il comprenait la motivation première de Pallas : leur meneur ne voulait pas uniquement les […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !