E.2

Ils se donnent l’air de randonneurs en prenant le chemin du retour : des sentiers de fortune ménagés par les paysans ou la garde forestière selon les caprices des inondations, soufflent et tirent les sangles aux épaules, ça tinte métallique : le son des paniers, des tubes, des cardiotanks, d’une petite centrifugeuse.

Des citernes génétiques, noires, taille silo, trempent leurs pieds en rade des marais pour maintenir le souvenir des industries. Le duo les contournent, enjambent plus tard des talus de pierre et des champs barrés de ruisseaux. À chaque détour, Borvo note sur un calepin communal de nouvelles références, tape sur l’épaule de son binôme, lui désigne la prochaine clôture juste en bordure de pente où se dégage la première piste bitumée.

Putain sèche le dataïste — Quoi ? — Je me suis coupé sur un truc — Un truc ? — Ma main, j’en sais rien, j’ai dû toucher, ah, merde, le poteau-là ; mais le dataïste ne cherche pas plus à raffiner l’événement, Borvo est déjà sur lui, le fait asseoir sur le beau printemps des routes, à peine au-là de la clôture de bûches fendues et des barbelés. Je peux choper la foudre, demande-t-il ? Pas si on nettoie la plaie tout de suite, montre, et le dataïste montre sa main avec son visage blême, il tremble un peu. Borvo constate : t’es pas à jour, minot — Tu crois franchement que j’irais braconner de l’immune dans les marais si j’étais à […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !