Mais sa vie, "sa vraie vie" selon les mots polyglottes qui l’entourent (amis, amants), prend source dans la danse. Une danse. La danse contemporaine pratiquée entre athlètes, un mélange de technique et d’ivresse ; la danse dans des lieux privés sous le sucre des influences ; la danse dans des salles sans licences, d’anciens clubs, mais la plupart du temps au parquet nu des salons, et toujours finir par tutoyer le jour aux aurores. Aliénor se donne pour personnage cette adepte d’un style globalisé par nature — puisque ça existe encore ailleurs que dans les mythes, dans la culture des privilégiés et des dominants. Corps en sueur à Rio, corps gelés à Minsk, corps en pente dans les drogues berlinoises, et corps tout court dans les poses sexuelles des ports latins où ce cercle d’expats perpétuels (et les derniers, et les trop rares, et les survivants des migrations) reconnaissent mutuellement les visages de compétiteurs dont ils ignorent souvent le nom. C’est ainsi, les règles se transmettent tacites. On échange des verres contre des souffles avant de s’affronter sous l’œil averti […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !