Séléné n’était pas réapparue. La terre n’avait pas tremblé à nouveau, mais elle avait pris son dû : six morts (Zacharie, Damon, Valentine, Ovide, Saturne et Eleuthère), deux disparus (Nausicaä et Silas) et deux perdus dans la forêt (Rhadamanthe et Alexia). Et leurs aéronefs n’étaient plus que des carcasses inanimées — Pallas avait estimé qu’il y avait peu de chance que le sabotage puisse être réparable, surtout sans l’expertise technique des deux pilotes et du mystique. Il y avait de quoi pleurer, mais la sainte n’avait plus rien à pleurer ; elle souriait même, à l’évocation subite de ses parents, de ce qu’ils diraient devant une telle situation, de leurs bras levés vers le ciel, de leurs leitmotivs : épreuve et expiation. Leur doctrine religieuse avait pour avantage de fournir une explication à tout, d’ordonner les événements à sa façon : la guerre était une épreuve, le rationnement une expiation — alors qu’il n’y avait aucune explication, qu’il fallait se battre pour sa survie dans un champs de ruines (la voix de Valentine dans sa tête). Qui se battrait pour leur survie ? Qui les sortiraient de cet enfer, de ce chaos ? Pallas ou Écho ? Pouvait-elle avoir foi en eux comme elle avait eu foi en Valentine ? Méfie-toi d’eux, méfie-toi de tout le monde, méfie-toi de leurs secrets, de leurs mensonges, de leurs petites conspiration, de leurs masques (la voix d’Ovide). Elle ne devait croire que ceux qui abaisseraient leur masque devant elle et… elle apparut. Près du puits asséché, ombre du matin virevoltant comme une feuille au vent, Séléné admirait le sommeil paisible des corps sans […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !